Première soirée théâtre de 2022 et retour avec plaisir dans la salle de l’Athénée à Rueil.
Août 1914 : les hommes sont partis au front, les usines d’armement doivent fournir les armes et munitions, alors on fait appel aux femmes. Elles sont quatre, n’ont pas grand chose en commun mais la dureté du travail, les injustices qu’elles subissent, le partage de leurs expériences et de leurs émotions vont les souder et les conduire à s’affirmer, à sortir de leur condition, à lutter pour un autre avenir.
Un décor minimaliste, des bruits d’usine, des odeurs de métal, le spectateur est tout de suite dans l’ambiance. Très vite, on partage le désarroi des femmes, obligées de sortir de leur environnement familier pour se confronter à des conditions de travail très difficiles. L’une d’entre elles est une journaliste militante qui se bat pour que le droit de vote soit accordé aux femmes. Petit à petit, elle va rallier ses collègues à ses idées, leur montrer l’injustice de la place qui leur est faite dans l’usine. Les salaires sont tellement réduits pour les femmes, que lorsque le fils de l’une d’entre elles est embauché quand il atteint ses douze ans, il est mieux payé que sa mère. Toutes vont vivre dans leur chair la contamination par les substances dangereuses qu’elles manipulent, qui leur jaunissent les mains et attaquent leur poumons.
Une pièce puissante sur la naissance du féminisme, le pouvoir de l’engagement et la force de l’action !
Les actrices sont formidables, le ton est juste, sans excès, la mise en scène de Johanna Boyé est efficace et au service du texte de Michel Bellier, qui soulève des thèmes forts et toujours d’actualité pour certains. À travail égal, salaire égal, ce n’est pas encore gagné !
La pièce est actuellement en tournée en France. Si elle passe près de chez vous, ne la manquez pas, vous passerez une très bonne soirée.